Stupid Invaders 01

Stupid Invaders
01/09/00 19:41:00

Des abrutis de l'espace atterrissent bientôt sur Dreamcast et PC. Cette fois le rire vient du cosmos. Reportage dans leur QG.

Remarqués il y a exactement un an lors de l'ECTS londonien, les foufous de l'espace sont désormais en orbite géostationnaire au-dessus de Paris. Ils devraient très bientôt atterrir sur Terre. Nous sommes allés au-devant de leurs ambassadeurs, à savoir Xilam, le studio de création graphique à l'origine de l'invasion.

La French Touch va encore frapper

Les zinzins de l'espace vont passer de dessin animé TV (sur France 3)à jeu interactif grâce au studio Xilam installé dans le 10e arr. de Paris. Sur Dreamcast, PC ou Mac, les zygomatiques seront cette fois au moins aussi sollicités que le cerveau. C'est toute la différence entre la télévision et les jeux vidéo. C'est à peu près ce que c'est dit le patron de Xilam : "Nous avons réussi à faire rire avec le dessin animé, il n'y a pas de raison que nous ne soyons pas capables de faire la même chose en jeu vidéo". Le projet a donc été lancé il y a deux ans. Ubi Soft, qui, jusqu'au rachat de Red Storm (voir Actu), se spécialisait dans l'humour, a dit sans effort "amène" au projet.

Plus largué tu t'écrases !

Stupid Invaders conte donc les mésaventures de 5 aliens complètement "largués", au sens propre comme au figuré. Après un crash accidentel sur Terre il se retrouvent pourchassés par un sale toubib du nom de Zakarine (première blague sucrée) qui aime bien collectionner les aliens égarés... C'est ce qui s'appelle tomber de mal en pis. Non seulement les 5 étrangers de l'espace ne connaissent rien à notre sphère, mais ce ne sont pas des champions de la cogite. Le cerveau c'est vous, peu importe votre QI, il faut assumer. Il faudra contrôler les 5 E.T. à tour de rôle à travers 120 endroits regorgeant d'énigmes.

Pointer-cliquer-chercher-toucher-caresser...

Stupid Invaders est un pointé-cliqué à l'ancienne. La souris, ou la manette Dreamcast, déplace un petit curseur à l'écran qui change de forme en fonction des nécessités. Interface simplissime mais oh combien sensuelle. Pour trouver les items (ré) actifs dans le décor, ne faut-il pas passer son temps à balayer l'écran avec le curseur ? Le caresser en quelque sorte ? Observer, actionner, saisir, déclencher, sont des actions banales qu'il faudra néanmoins suivre avec soin pour maîtriser les environnements tordus. Un exemple hors contexte ? Le dénommé Bud, celui au long cou orange, est coincé dans un W.C.. Après inspection, la porte du W .C. s'avère fermée de l'intérieur, et Bud a à sa disposition des rouleaux de papiers hygiéniques de différents formats, ainsi qu'une grosse ventouse. Tout en haut du mur, une lucarne. Bud accepte de s'installer sur le trône pour…enfin, vous avez compris, et le joueur tripote rouleaux de papier et ventouse du petit inventaire pour essayer de leur trouver une fonction pas trop honteuse. Finalement, il s'agira de détourner les objets de leurs fonctions premières (ouf !) : Bud lancera la ventouse vers la petite fenêtre, et elle ira se coller au mur pour servir de marche-pied.

...réfléchir-rigoler...

Comme tout bon jeu à réflexions, les - pas si - Stupids Invaders obligent à réfléchir latéralement. Heureusement il ne s'agit pas de vérifier votre intelligence, c'est plutôt votre humour qui est testé. Mélange délicat où rire et réflexion doivent se réconcilier dans l'absurde, Xilam cherche là un équilibre que seul LucasArts a vraiment tenté, et réussi parfois (Grim Fandango, pour citer le dernier). C'est le risque pris par ce studio français avec un style aussi rétro que esthétique.

Ben mon cochon !

Quelques fois idiot, souvent malin, Stupid Invaders est surtout beau tout le temps. La Dreamcast et le PC accueillent la même succession de tableaux en haute résolution. Bien sûr il faut être sensible aux couleurs rehaussées, aux perspectives outrées, aux décors tantôt sérieux tantôt décalés, mais les graphistes de Xilam oscillent entre réalisme et cartoon avec une agilité déconcertante. Les personnages invraisemblables évoluent souvent dans des pièces au décor tout fait raisonnable, si ce n'était la caméra coincée dans l'angle en haut à gauche qui déforme avec bonheur l'image…

Interdit de roter !

Tout ce petit monde s'exprime par mots et onomatopées. Apparemment, la version originale du dessin animé est anglaise, ce qui fait que le jeu est d'abord enregistré dans la langue de Shakespeare. Le doublage en français est prévu et devrait rester au niveau de la série télévisuelle. Attention, le grotesque, l'irrévérence, et peut-être même la vulgarité, semblent au programme.

On ne rigole plus : soyons précis

Sur Dreamcast, Studid Invaders est prêt à reconnaître la souris Sega. D'ailleurs, chez Xilam, la mini souris transparente en provenance du Japon faisait tout à fait l'affaire pour pratiquer le jeu. Sans elle, la manette fonctionne sans problème.
A quelques semaines de la sortie on peut s'esbaudir devant les évidentes qualités du jeu tout en s'inquiétant un peu pour les temps de chargement observés sur Dreamcast. Pas de chargement sur PC mais on nous avoue moins d'images par seconde pour les scènes animées…
Les voix, la qualité de l'image, les nombreuses animations et toutes les séquences animées pèsent très lourd. Sur PC comme sur Dreamcast il faudra compter sur 3 disques pour contenir tout le jeu. Inutile de chercher un système d'aide aux puzzles en cours de jeu, en revanche il sera possible de sauvegarder n'importe quand, même sur Dreamcast.

Les jeux drôles "exprès" sont vraiment rares, ceux où le rire ne cache pas la bêtise et l'absence d'inspiration sont encore plus rares. Stupid Invaders réunit toutes les qualités pour occuper la tête et la rate avec le même respect. Il ne reste plus qu'à convaincre les joueurs de lâcher leurs guns et leurs volants habituels.